Un
Centre de Stockage de Déchets Ultimes
(CSDU)
Que cache la notion de déchet ultime
Ces décharges modernes sont intégrées au mieux dans le paysage. En fin d’exploitation elles sont réaménagées afin de s’intégrer dans l’espace naturel. Pendant les 20 ans d’exploitation, la société gérante de la décharge dépose auprès de l’État au fur et à mesure des sommes d’argent permettant d’éventuels travaux dans les 30 ans après la fermeture.
Le législateur a prévu la création d’une Commission Locale d’Information et de Surveillance pour vérifier le bon fonctionnement du CET. Cette commission est constituée à l’initiative du Préfet et est composée de représentants des élus, de la population et des services de l’Etat. Ces missions sont :
L’observation du centre de Sauvigny le Bois montre que nous sommes en présence d’une gestion professionnelle d’une décharge. La Société chargée de l'exploitation est certifiée ISO 14 001 par le BVQI. En termes claires elle est certifiée conforme aux règles environnementales par une structure indépendante.
Comme tout processus industriel le risque zéro n’existe pas. Quelles sont les risques liées à un tel lieu ?
Nous avons identifié 4 phénomènes :
Les odeurs : il est indéniable que le mois de janvier n’est pas la meilleure date pour avoir une réelle perception des odeurs. Il semble malgré tout que pendant les mois chauds de l’année et par vent faible, les odeurs existent. Des plaintes ont été enregistrées à Sauvigny le Bois par les ouvriers du péage autoroutier situé à 200 mètres du centre. D’autres ont déclaré qu’il était impossible de faire un repas en plein air pendant certaines périodes.
Les camions qui transportent chaque année les 60 000 tonnes de déchets emprunteront les routes de notre région ainsi que les 200 citernes qui évacueront les lixiviats vers Dijon et les camions qui transporteront les 10 000 m3 de gravier en 20 ans.
La dissémination et la concentration des polluants dans l'air dépendent étroitement des conditions météorologiques.
Le brouillard met les polluants en solution dans ses gouttelettes d'eau et les maintient en suspension dans l'air. Ainsi se forme le smog, brouillard toxique.
La pluie, par contre, lave l'air, en précipitant les polluants vers le sol et les eaux de surface. L'atmosphère est plus saine, mais il y a transfert de polluants vers d'autres milieux.
Les inversions de température
Normalement, plus on s’élève en altitude, plus l‘air est froid. L’air chaud est plus léger que l’air froid, c’est pourquoi une fumée monte. Mais si une couche d’air chaud apparaît en altitude (vent passant au-dessus d’une colline, refroidissement nocturne en fond de vallée, réchauffement de l’air en altitude par le soleil le matin avec brouillards en dessous...), l’air qui est en bas, contenant les fumées et les gaz d’échappement, ne peut plus monter, car l’air en altitude est plus chaud que lui. Les pollutions se concentrent donc en bas.
L'ensoleillement déclenche, par l'intermédiaire de ses rayons ultraviolets, des réactions chimiques entre divers polluants. A basse altitude, il favorise la production d'ozone.
Un temps sec favorise les envols de poussières.
Il est évident que la visite d’un CSDU en plein hiver, par temps clair et sec ne permet pas d’avoir une vision réaliste de la situation.
Aujourd’hui, chaque français produit plus de 1kg de déchets par jour, soit deux fois plus que dans les années 60. Bien que ces millions de tonnes soient déversés dans des décharges aménagées et contrôlées, le danger est loin d’être écarté pour la nature et la santé.
Le choix du site : afin d’être conforme à la loi, la décharge doit être implantée dans un contexte géologique et hydrologique favorable. Le sous-sol de la zone à exploiter doit constituer une barrière de sécurité passive dont le rôle est d’assurer à long terme la prévention de la pollution des sols par les lixiviats.
Cependant sous l’effet des contraintes comme le gel, la sécheresse et des propriétés de l’argile, celle ci peut évoluer négativement et de manière irréversible remettant ainsi en cause les caractéristiques de perméabilité recherchée.
Afin d’assurer une étanchéité supplémentaire, l’exploitant installe une géomembrane sur le fond et les flancs, constituant ainsi une sécurité active.
La qualité des géomembrane est un des éléments importants de l’installation. Certains types ne résisteraient pas aux agressions chimiques des lixiviats. Il semble que seules les géomembranes en PEHD (Polyéthylène haute densité) résistent. Mais elles sont moins faciles à manipuler et à souder. Les conditions météorologiques ont une influence non négligeable sur les conditions d’étanchéité.
Des défauts peuvent apparaître au cours de la fabrication, du transport, de la mise en œuvre (pose et soudure) et de la période de fonctionnement. Deux types de défaut sont identifiés : les trous d’aiguille et les trous. Les trous d’aiguille sont des défauts dont le diamètre est inférieur à l’épaisseur de la géomembrane (Généralement 2 millimètres). Les trous sont des défauts de taille importante de 3 mm² à 1 cm². La norme qualité autorise 1 trou pour 1500 m² de membrane. Pour 17 hectares, 115 trous permettent ainsi au lixiviat de polluer la nappe phréatique.
Des expériences montrent une densité de 16 défauts par hectare dans des fonds de décharges. (270 pour 17 hectares). La géomembrane pourrait être remplacée par une passoire dont c’est l’objectif de laisser passer les liquides !!!