Un Centre de Stockage de Déchets Ultimes
(CSDU)

Que cache la notion de déchet ultime

Définition du déchet ultime

Question a priori saugrenue. Pourtant, selon la définition qu'on lui donne, la facture d'ordures ménagères peut varier sensiblement. Le déchet ultime, en effet, est le seul qui puisse encore, légalement atterrir en décharge. Or, il semble que les critères qui le déterminent varient d'un département à l'autre

Résidus de l’incinération, déchets non valorisables provenant de la collecte sélective ou du tri, élément non valorisable en fonction des connaissances et des techniques du moment, déchets restants faute de capacité suffisante en incinération ou déchets pour lesquels il n'existe pas d'équipement en service...

Le principe d'un CSDU

 

Une fosse de plusieurs hectares (15ha pour St Jean) est creusée d’environ 10 à 15 mètres (sur une pente naturelle à St Jean de 40m de dénivélation). Une bâche appelée géo-membrane est posée sur le sol. Celle ci a pour objectif d’éviter les infiltrations. Une couche de matière draînante type gravier est installée afin de drainer les jus appelés lixiviats vers un point bas. Ces jus seront pompés par une cheminée et stockés dans un bassin de récupération avant d’être emmenés en citerne dans une usine de traitement (Station d'épuration). Les ordures sont stockées par alvéoles de 3000 m² sur une hauteur d’une quinzaine de mètres (35m pour ST Jean). Des cheminées constituées de buses percées de trous sont installées tous les 20 mètres afin de récupérer les gaz appelés biogaz. Ces gaz sont brûlés sur place dans une torchère. Lorsqu’une alvéole est pleine, celle ci est recouverte d’une couche d’argile d’environ 1 mètre et bombée de 5%. Cette forme de dôme associée à une couche de drainant permet l’écoulement des eaux de pluie à l’extérieur de la fosse. Le tout est recouvert d’une couche de terre végétale d’environ 20 centimètres et semé en herbe. Des piézomètres sont implantés tout autour du site afin de prélever des échantillons d’eau pour analyse. Les résultats sont comparés aux valeurs initiales retrouvées avant l’ouverture du site.

Ces décharges modernes sont intégrées au mieux dans le paysage. En fin d’exploitation elles sont réaménagées afin de s’intégrer dans l’espace naturel. Pendant les 20 ans d’exploitation, la société gérante de la décharge dépose auprès de l’État au fur et à mesure des sommes d’argent permettant d’éventuels travaux dans les 30 ans après la fermeture.

La CLIS

Le législateur a prévu la création d’une Commission Locale d’Information et de Surveillance pour vérifier le bon fonctionnement du CET. Cette commission est constituée à l’initiative du Préfet et est composée de représentants des élus, de la population et des services de l’Etat. Ces missions sont :

Instance de concertation, de dialogue et de surveillance, ces CLIS ne se substituent pas à l’action réglementaire des services de l’état (DRIRE) chargés du contrôle des installations mais la complètent.

Les risques et nuisances liés à l’exploitation d’un CSDU

L’observation du centre de Sauvigny le Bois montre que nous sommes en présence d’une gestion professionnelle d’une décharge. La Société chargée de l'exploitation est certifiée ISO 14 001 par le BVQI. En termes claires elle est certifiée conforme aux règles environnementales par une structure indépendante.

Comme tout processus industriel le risque zéro n’existe pas. Quelles sont les risques liées à un tel lieu ?

Nous avons identifié 4 phénomènes :

Les odeurs : il est indéniable que le mois de janvier n’est pas la meilleure date pour avoir une réelle perception des odeurs. Il semble malgré tout que pendant les mois chauds de l’année et par vent faible, les odeurs existent. Des plaintes ont été enregistrées à Sauvigny le Bois par les ouvriers du péage autoroutier situé à 200 mètres du centre. D’autres ont déclaré qu’il était impossible de faire un repas en plein air pendant certaines périodes.

Les sondages réalisés à St Jean indiquent au moins 90 mètres d’argile. Peut on être certain que cette couche importante d’argile est compacte et ne présente pas de failles ? . Les analyses sont elles faites par des laboratoires indépendants ? Comment peut on affirmer que cette étanchéité est parfaite et qu’elle ne va pas laisser passer ces jus qui iront directement polluer l’Ixeure ? A noter qu’il existe une source dans le terrain. Comment une source peut-elle émerger dans une argile déclarée comme complètement imperméable ?

Les camions qui transportent chaque année les 60 000 tonnes de déchets emprunteront les routes de notre région ainsi que les 200 citernes qui évacueront les lixiviats vers Dijon et les camions qui transporteront les 10 000 m3 de gravier en 20 ans.

A Sauvigny le bois, 6 mois de fonctionnement ont dégagé 275 000 m3 de gaz soit une estimation annuelle de 550 000 m3. Si les concentrations indiquées semblent faibles, la multiplication par 550 000 m3 prend toute son importance. Les rejets déclarés sont peut être satisfaisants pour le législateur et pour l’exploitant, mais pas pour le riverain qui subit ces nuisances. Le contrôle des fumées et la mise en place d’un filtre à particules sont indispensables pour minimiser les rejets.

L'INFLUENCE DE LA METEOROLOGIE

La dissémination et la concentration des polluants dans l'air dépendent étroitement des conditions météorologiques.

Le brouillard met les polluants en solution dans ses gouttelettes d'eau et les maintient en suspension dans l'air. Ainsi se forme le smog, brouillard toxique.

La pluie, par contre, lave l'air, en précipitant les polluants vers le sol et les eaux de surface. L'atmosphère est plus saine, mais il y a transfert de polluants vers d'autres milieux.

Les inversions de température

Normalement, plus on s’élève en altitude, plus l‘air est froid. L’air chaud est plus léger que l’air froid, c’est pourquoi une fumée monte. Mais si une couche d’air chaud apparaît en altitude (vent passant au-dessus d’une colline, refroidissement nocturne en fond de vallée, réchauffement de l’air en altitude par le soleil le matin avec brouillards en dessous...), l’air qui est en bas, contenant les fumées et les gaz d’échappement, ne peut plus monter, car l’air en altitude est plus chaud que lui. Les pollutions se concentrent donc en bas.

L'ensoleillement déclenche, par l'intermédiaire de ses rayons ultraviolets, des réactions chimiques entre divers polluants. A basse altitude, il favorise la production d'ozone.

Un temps sec favorise les envols de poussières.

Il est évident que la visite d’un CSDU en plein hiver, par temps clair et sec ne permet pas d’avoir une vision réaliste de la situation.

Les risques et nuisances: le danger à votre porte

Aujourd’hui, chaque français produit plus de 1kg de déchets par jour, soit deux fois plus que dans les années 60. Bien que ces millions de tonnes soient déversés dans des décharges aménagées et contrôlées, le danger est loin d’être écarté pour la nature et la santé.

Le choix du site : afin d’être conforme à la loi, la décharge doit être implantée dans un contexte géologique et hydrologique favorable. Le sous-sol de la zone à exploiter doit constituer une barrière de sécurité passive dont le rôle est d’assurer à long terme la prévention de la pollution des sols par les lixiviats.

Cependant sous l’effet des contraintes comme le gel, la sécheresse et des propriétés de l’argile, celle ci peut évoluer négativement et de manière irréversible remettant ainsi en cause les caractéristiques de perméabilité recherchée.

Afin d’assurer une étanchéité supplémentaire, l’exploitant installe une géomembrane sur le fond et les flancs, constituant ainsi une sécurité active.

La qualité des géomembrane est un des éléments importants de l’installation. Certains types ne résisteraient pas aux agressions chimiques des lixiviats. Il semble que seules les géomembranes en PEHD (Polyéthylène haute densité) résistent. Mais elles sont moins faciles à manipuler et à souder. Les conditions météorologiques ont une influence non négligeable sur les conditions d’étanchéité.

La géomembrane parfaite n’existe pas

Des défauts peuvent apparaître au cours de la fabrication, du transport, de la mise en œuvre (pose et soudure) et de la période de fonctionnement. Deux types de défaut sont identifiés : les trous d’aiguille et les trous. Les trous d’aiguille sont des défauts dont le diamètre est inférieur à l’épaisseur de la géomembrane (Généralement 2 millimètres). Les trous sont des défauts de taille importante de 3 mm² à 1 cm². La norme qualité autorise 1 trou pour 1500 m² de membrane. Pour 17 hectares, 115 trous permettent ainsi au lixiviat de polluer la nappe phréatique.

Des expériences montrent une densité de 16 défauts par hectare dans des fonds de décharges. (270 pour 17 hectares). La géomembrane pourrait être remplacée par une passoire dont c’est l’objectif de laisser passer les liquides !!!